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SYNDIFRAIS Les produits laitiers frais en mauvaise posture

En 2013, les ventes de l'ultrafrais ont chuté de 3,2 %. Pourtant, les prix de vente aux consommateurs sont en déflation.© JÉRÔME CHABANNE

Au coeur de la guerre des prix entre les GMS et avec une consommation en berne, les transformateurs de produits frais sont pris en tenaille.

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Les produits laitiers frais sont sur une pente glissante et c'est une mauvaise nouvelle pour toute la filière. Yaourts, fromages blancs, desserts lactés et crèmes représentent 13 % de la collecte nationale, soit 9 000 producteurs. Un secteur qui emploie plus de 15 000 personnes pour 3,4 Mt de produits et 5 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Or, ces produits se vendent moins bien, surtout depuis 2012. Les jeunes consommateurs auraient perdu l'habitude de finir leurs repas par des produits laitiers frais. Ainsi, en 2013, les ventes de l'ultrafrais ont chuté de 3,2 %. Et ce sont les marques de distributeurs (MDD) qui subissent le plus. Pourtant, les prix de vente aux consommateurs sont en déflation : - 0,2 % pour l'ultrafrais en 2013. Car cette catégorie de produits laitiers est au centre de la guerre des prix que se livrent les enseignes de la grande distribution. Une guerre qui asphyxie les transformateurs, pris en tenaille entre un prix du lait qui a progressé de 9,3 % en 2013 et des prix de vente sortie usine qui augmentent très peu : 1 % pour les yaourts. Certes, les négociations sur les marques, clauses depuis début mars, ont permis de passer quelques hausses à la distribution, mais MDD et premiers prix subissent toujours des pressions que les transformateurs jugent insoutenables. Leurs marges sont aujourd'hui insuffisantes pour investir dans les outils industriels. Les budgets publicitaires subissent aussi des baisses drastiques, ce qui plombe un peu plus la consommation. Syndifrais, l'organisation qui regroupe les industriels privés et coopératifs du secteur, demande davantage de responsabilité de la part des GMS, notamment pour préserver ses PME. Serge Papin, président de Système U, aurait-il ouvert une brèche en proposant une marge minimum de 10 % sur le seuil de revente à perte ? Syndilait en appelle aussi au pouvoir public afin de réformer une LME (loi de modernisation de l'économie) pour obtenir des conditions générales de vente plus favorables aux transformateurs.

DOMINIQUE GRÉMY

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